Novembre 2024

Actualité APCBM novembre 2024.


Beaucoup de bruit dans le Landerneau cormoraniste depuis l’été 2024. Espérons que les règles de classe soient comprises et appliquées par tous dès la saison 2025 et que la sérénité revienne. 

La classe n’en est pas à son premier coup de vent et tout au long de son histoire, la compétition a été présente : entre coureurs, entre constructeurs et entre ports d’attache. 


Quelle est la formule gagnante pour briller en régate ? Deux écoles étaient étudiées dans le courrier des lecteurs de la revue Le Yacht de décembre 1947 qui faisait suite aux articles parus dans la revue, qui présentaient, l’un le Bugel Noz d’Henri Dervin, constructeur Le Got de Roscoff, l’autre un plan G. Silvant, constructeur Matra de Conflans sainte Honorine. 


Cormoran Matra 1947, plan G. Silvant

L’essai sur le Bugel-Noz fait réagir monsieur Renaud délégué de Bretagne-Nord à la F.F.Y.V, Vice-Président de l’association des propriétaires de Cormoran, port d’attache Pléneuf-Val-André, et cela dès le titre qualifiant celui-ci de « Super-Cormoran » :


« … les caractéristiques du Bugel-Noz, nous montre qu’il s’agit, ni plus ni moins, d'un simple Cormoran. Dans ces conditions, pourquoi le baptiser « Super-Cormoran » puisqu’il n’a pas encore eu l’occasion de faire ses preuves en prenant plusieurs fois la première place et par tous les temps ? Ce n’est pas après une seule régate, courue à Roscoff, sans la participation des « as » de la série, que l’on peut juger de la valeur de ce bateau et affirmer qu’il est supérieur à tout autre. Ce titre de « Super » peut prêter à confusion pour beaucoup d’amateurs actuellement intéressés par cette série. »


Ce n’était que la préparation à l’attaque sur les us et coutumes carantécois, autre éternelle marotte dans le microcosme cormoraniste, car le dessin de Dervin venait infirmer la mode des quilles longues, voire extrêmement longues pour M. Renaud, propriétaire du Mermoz III un plan Silvant :

« En ce qui concerne les appréciations sur la longueur de la quille, je suis personnellement d’accord avec l’auteur du Bugel-Noz et, contrairement à l’avis de tous mes amis de la baie de Morlaix, je pense qu’un Cormoran à quille plus courte à condition toutefois que le reste de la coque soit parfaitement étudié en conséquence, est nettement supérieur aux Cormoran à quilles exagérément longues de Carantec. 

A Carantec, on vous dira « c’est une erreur et la meilleure preuve c’est que Renaud nous a justement sorti un bateau à quille plus courte et que nous l’avons battu ». C’est, en effet, exact. J’ai eu le plaisir de barrer aux championnats des Cormoran (1947), le premier-né de la série Matra. 

… Je suis alors rentré au Val-André un peu déçu de mes défaites à Carantec. »


Monsieur Renaud donnait « rendez-vous aux championnats de Cormoran 1948, aux marins de la baie de Morlaix pour une lutte intéressante et concluante sur les avantages des quilles courtes sur les quilles longues. »


Le championnat des Cormorans s’est disputé les 27 et 28 juillet 1948, à Carantec. Cinq manches ont été courues par un temps magnifique. Le jury était composé de MM. Rouilly, Curie et Belz de Carantec, et M. Franc de Trébeurden.


Les résultats sont les suivants : 1er Kastel Paol IV, Branellec, 2éme Cokik III, Rouilly, 3ème Evasion, Le Febvre. Tous trois des quilles longues traditionnelles de Carantec. Monsieur Renaud finissant au pied du podium avec son Mermoz III !


La morale de toutes ces histoires étant qu’après la pluie, le beau temps revient. Pour combien de temps ? là est toute la question !


Loïck Mevel

Président APCBM